Il y a un an tout juste, nous vous avions présenté les illustrations de Denis Carrier à travers son exposition « Habillé pour l’Hiver« . A ce moment là, nous nous étions promis de réaliser une interview de Denis afin de vous faire découvrir plus en détail son travail, ses inspirations et ses envies. Colorés, épurés, subtils et bourrés d’humour, ses dessins nous surprennent toujours ! Et on s’amuse de leur double lecture. Tout comme Wired, Le Monde, Starbucks, Le New York Times ou encore Têtu Magazine, pour ne citer qu’eux, avec lesquels il a collaboré.
Les mois ont passé et il y a quelques semaines ( bon ok c’était au mois de septembre mais le temps passe trop vite ), nous avons enfin eu l’occasion de réaliser un shooting en sa compagnie.
Pour le set design, créer des crayons en papier géants tombait sous le sens. Aujourd’hui, ils n’ont que plus de valeur ! Aujourd’hui, et pour toujours, nous sommes Charlie !
Denis Carrier, l’interview
WBC : En tant qu’iIlustrateur, quelle est ta réaction face à l’horrible et triste attentat dans les locaux de Charlie Hebdo ?
DC : Je ne sais pas si ma pratique a un rôle à jouer là-dedans mais, comme tout le monde, ces assassinats m’ont profondément choqués. Je ne suis pas caricaturiste et l’on ne peut pas dire que, jusqu’ici, mes illustrations soit très engagées. Mais j’essaie toujours de garder l’humour pas loin de mes dessins. Et me rendre concrètement compte que celui-ci pouvait être une arme assez puissante pour en arriver là me questionne et m’encourage à m’engager à creuser de nouvelles pistes…
WBC : Peux-tu nous parler de ton parcours ?
DC : Je pense avoir eu un parcours plutôt classique. Après 5 ans d’études et un diplôme de designer graphique en poche, j’ai décidé de commencer à bosser en tant qu’indépendant. J’ai alors commencé à faire pas mal de flyers pour des concerts et des pochettes d’albums, pour l’Amical Underground par exemple.
S’en suit une période de deux ans ou je jongle entre un boulot de chargé de com/graphiste le jour et indépendant la nuit. À la fin de mon contrat, je me plonge corps et âme dans le graphisme en montant PNTS avec Aurélien Arnaud. Le studio vivra 2/3 ans avant que l’on décide de reprendre notre indépendance. Depuis ce temps là, j’ai bossé le plus souvent seul ou en collaboration avec des amis ( Oriane Latour, Jean-Philippe Duroux, etc… ) suivant les projets. Mais cela devrait à nouveau changer d’ici quelques mois car je travaille sur un nouveau projet de structure avec Jean-Phillipe Duroux…
WBC : Comment est née ta passion pour le graphisme et l’illustration ?
DC : Sincèrement je ne sais pas trop… Mais je pense que cela à un peu avoir avec des gens comme Sempé, Raymond Savignac ou encore Paul Rand. J’ai toujours aimé l’intelligence et la beauté de leurs images sans même savoir qui se cachait derrière le pinceau.
WBC : Depuis quand as-tu lancé ton activité?
DC : On va dire que j’ai réellement réussi à vivre de mon travail quand on a monté PNTS en juillet 2008.
WBC : Quelles sont tes techniques de prédilection ?
DC : En illustration, je fais beaucoup de dessin vectoriel car ça me permet d’aller vite, de corriger facilement et de travailler la forme. Mais je ne suis pas attacher à l’outil en lui même et si je pouvais, j’expérimenterai un peu plus souvent d’autres alternatives. Ce que je pense faire de plus en plus dans les années qui arrivent.
WBC : Quelles sont tes inspirations?
DC : La musique, l’humour, la nature, les animaux, l’intelligence…
WBC : Comment naissent tes illustrations ? Quel est ton processus de création ?
DC : Au final c’est plutôt simple. Je reçois un texte et je commence à chercher des images liées à celui-ci. Ensuite je joue avec jusqu’à trouver ce petit quelque chose qui va me faire sourire et mettre en lumière la problématique de l’article. Ensuite, il suffit de faire valider l’idée au client.
WBC : Quelle est l’illustration (que tu as réalisé) que tu aimes le plus et pourquoi ?
DC : Pas facile de répondre à cette question car chaque illustration à son histoire et je peux difficilement en sortir une. Mais si il le faut vraiment, je crois que je prendrais le poster d’Arcade Fire que j’ai réalisé, il y a quelques années, pour leur passage à Rock en Seine. Dans ce projet, il y avait tout ce que je rêvais de faire quand j’ai commencer à faire des flyers mais à une autre échelle et avec une liberté absolue.
WBC : Qu’est ce que « Le Vieille Frite » ?
DC : Le Vieille Frite c’est le retour au dessin ludique, celui de l’enfant, celui qui ne ment pas. C’est un peu mon alter ego qui m’accompagne tous les jours et qui garde toujours le sourire en regardant le quotidien.
WBC : Quelle est ton actualité ?
DC : D’ici la fin de l’année, je devrais sortir un recueil d’illustrations du Vieille Frite. Et côté illustration, je suis en train de finir un projet avec Samsung au Canada. Rien de très gros, mais c’est cool de commencer à collaborer avec des marques un peu plus grosses.
WBC : Quels sont tes projets ?
DC : Finir l’identité de notre nouveau studio créatif avec Jean-Phillippe Duroux, monter une nano maison d’édition, me forcer à prendre le temps de voyager et faire de la musique plus sérieusement.
WBC : Quelle est la couleur que tu aimes le plus ? Que t’inspire t-elle ?
DC : J’aime bien les couleurs des feuillages d’automnes, je les trouve apaisantes.
WBC : Quels sont les artistes qui t’inspirent/que tu admires ?
DC : Pour n’en citer que quelques-uns : Duchamp, Bob Dylan, Keith Haring, Charles Schulz, Woody Guthrie, Rothko, Bukowski, Jean Julien…
WBC : Aurais-tu un conseil à donner aux illustrateurs qui se lancent ?
DC : Simplement faire ce que l’on aime tout en restant à l’écoute des gens avec qui l’on travaille.
WBC : Nous savons que tu as fais un petit tour en Islande récemment. Quelles sont tes impressions sur ce beau pays ? As-tu de bonnes adresses à nous conseiller ?
DC : Je suis effectivement parti une petite semaine en Islande en novembre dernier et j’espère bien y retourner un peu plus longtemps cette année. N’étant resté quasiment qu’à Reykjavik, je ne me permettrais pas d’avoir un avis sur l’Islande mais ce que j’ai pu entrevoir de ce pays m’a réellement plu. Les paysages sont effectivement à couper le souffle et la rudesse du climat m’a donné l’impression de leur avoir sculpté une mentalité optimiste qui, je l’avoue, fait du bien au moral. Pour le bon plan, je conseillerais d’aller manger à Kaffivagninn à Reykjavík, c’est un vieux diner sur le port et je n’ai pas souvenir d’avoir mangé un meilleur poisson autre part.
WBC : Pendant ton séjour en Islande se déroulait le festival de musique Iceland Airwaves. Quel est le groupe que tu as préféré ?
DC : La plus belle découverte et le projet qui m’a le plus marqué est celui de Mat Rivière. Je n’avais jamais entendu parlé de lui auparavant et à vrai dire la logique aurait voulu que je passe à côté sans même m’en rendre compte car il n’y avait aucune information le concernant dans le programme. Et c’est totalement par hasard qu’au Bar 11, au moment où nous allions sortir pour un autre concert dans un autre bar, nous avons entendu le début de son set. Par curiosité, nous sommes redescendu dans la salle l’écouter et nous n’avons plus décroché. Un vrai beau moment à l’image de ce séjour…
WBC : Quels sont tes blogs/sites préférés ?
DC : En ce moment j’aime bien passer un peu de temps sur thegreatdiscontent.com
WBC : Un magazine à nous conseiller ?
DC : Monocle
WBC : Une destination pour un week-end ? Pour la vie ?
DC : Chez mes parents / Pourquoi pas Portland
WBC : Pour toi, le style c’est ?
DC : Ça ne s’achète pas
WBC : Ta drogue légale favorite ?
DC : Les pizzas
WBC : Ton principal trait de caractère ?
DC : L’humour
WBC : Dans tes poches, il y a ?
DC : Un mouchoir en tissu
WBC : Quels sont tes héroïnes ou héros favoris dans la fiction ? Et dans la vie réelle ?
DC : Calvin et Hobbes / Mes parents
WBC : Ton occupation préférée ?
DC : Faire la sieste
WBC : Ton livre de chevet ?
DC : La Désobéissance Civile de Henry David Thoreau
WBC : Quelle chanson siffles-tu sous la douche ?
DC : Seasons de Future Islands
WBC : Ton film culte ?
DC : Big Fish
WBC : En quelle plante, arbre ou animal aimerais-tu te réincarner ?
DC : Pourquoi pas un panda roux
WBC : Si Dieu existait, qu’aimerais-tu qu’il te dise après ta mort ?
DC : J’espère que tu en a profité au moins
WBC : Ta madeleine de Proust ?
DC : Les œufs Kinder
WBC : Ta devise ?
DC : L’euro (oui, c’est une mauvaise blague mais bon…)
WBC : Quel est le pouvoir surnaturel que tu aimerais avoir ?
DC : Peut être faire pousser les cheveux…
WBC : Du bon son à écouter en ce moment ?
DC : Lands de Piano Chat
WBC : Quel serait le casting idéal pour un diner chez toi ?
DC : Des potes tout simplement
WBC : Quelle est la dernière expo que tu as vu ?
DC : Art in Pop au Magasin à Grenoble
WBC : A ma place quelle dernière question te poserais-tu ?
DC : Quel est ton prochain voyage en préparation ?
Pour découvrir le travail de l’illustrateur Denis Carrier : studiofolk.com
Denis vous offre la possibilité de gagner une sérigraphie de son illustration Kiss ! Histoire de vous apporter un peu de douceur. Pour tenter votre chance, il vous suffit de :
- Suivre wildbirdscollective et studiofolk sur Instagram
- Reposter sur Instagram (avec une photo d’écran) la photo que j’ai publié sans oublier d’ajouter le hashtag #WBCstudiofolk
- vous avez jusqu’au lundi 19 janvier 2015 minuit pour participer. Le gagnant sera tiré au sort.
Bonne chance à tous ! ♥
EDIT : Le concours est terminé, c’est @novatine_ qui remporte la sérigraphie Kiss ! Bravo !!! Merci à tous pour votre participation et merci à Denis pour ce beau concours!
English version: Here is an interview of Denis Carrier, a french illustrator. He has already work for Wired, Starbucks, The New York Times, Le Monde, Têtu Magazine … His illustrations are colorful, minimalist and funny. In his works, humor is the keyword. Every time, we are surprised by his drawings because there is always a second reading.
We had already made a post about him for his posters exhibition named « Habillé pour l’Hiver » last year. Today, we want to show you more about his works and his inspirations.
A few weeks ago, we realized a photo shoot with him. For the set design, we created some giant paper pencils. That made sense! Today, they have more value! Today and forever, we are Charlie!
Photos © Christophe Levet
Set design : Violaine Rattin
Illustrations © Denis Carrier
janvier 12, 2015, 3:14
Tres sympa cette interview, je ne connaissais pas Denis Carrier, mais c est une tres belle decouverte! J aime beaucoup ses illustrations. Merci pour cette belle rencontre!
janvier 12, 2015, 3:30
Merci Virginie, très heureuse que son travail te plaise! 😉
janvier 12, 2015, 4:02
Salut Denis,
Ils sont super tes dessins, j’adore !
Merci à WildBird qui me permet de les connaitre.
François.
janvier 14, 2015, 7:55
Merci François pour ta visite sur notre blog! Ravie que les illustrations de Denis te plaisent ! 🙂
janvier 19, 2015, 10:38
Très sympa cette interview. Merci pour la découverte!
janvier 20, 2015, 11:30
De rien ! Ravie que le travail de Denis Carrier te plaise ! 😉
mars 19, 2015, 5:45
Jolies illustrations, j’aime beaucoup aussi. 🙂
mars 20, 2015, 8:48
Contente que les illustrations de Denis te plaisent ! 😉