Sur Wild Birds Collective, on vous parle beaucoup déco, on vous propose des DIY, on part un peu en voyage, on parle aussi un peu mode, beauté… Grâce à nos mises en scène et par le biais de notre passion pour la photographie, on partage avec vous ces différents domaines. On crée un univers au travers duquel on tente de vous faire voyager. Mais on aime aussi découvrir le travail d’artistes, de créateurs, de passionnés et les mettre en avant aux travers d’articles qui leur sont consacrés et/ou d’interviews…
Du coup, quand Marie Laure, la créatrice de Bloody Marie, nous a contacté pour nous proposer d’intégrer ses belles créations à nos réalisations, on était ravis de pouvoir aussi lui poser quelques questions. Très sensibles à sa marque, on a vraiment eu envie de vous la présenter sans attendre. Très inspirés par sa nouvelle gamme automnale de jupe Velvet et leurs merveilleux imprimés, on n’a pas résisté à l’envie de faire quelques clichés!
Sans doute parce que tous les trois, nous avons à un moment de notre vie fait des études de Psychologie, nous ne pouvions pas ne pas voir, à travers ces motifs en symétrie, un joli clin d’oeil au test de Rorschach. D’où le dédoublement de photo et le crâne de phrénologie! Des imprimés sur velours qui nous font rêver, voyager par le biais de l’esprit! On a d’ailleurs eu envie de développer un peu le sujet, on vous en reparle très bientôt!
En attendant, on vous laisse découvrir, pour ceux qui ne le connaisse pas déjà, le très joli travail de Marie Laure. Au travers d’une interview, elle nous parle de sa marque Bloody Marie, de ses inspirations, de son mode de création et de son rapport à la mode… On vous invite, par ailleurs, à jeter un œil sur l’ensemble de ses réalisations sur son site bloodymarie.fr
WBC – Peux-tu nous parler un peu de ton parcours ?
BM : Après cinq années d’études d’art, j’ai ressenti un manque de méthodologie lorsque je tentais de mettre en forme les recherches que j’avais amorcé autour du corps et du vêtement. J’ai alors choisi de me rapprocher des techniques industrielles et de compléter ma formation initiale avec un BTS dans l’habillement. Puis, j’ai travaillé 2 ans chez Lola en qualité de modéliste. Après quoi j’ai eu envie d’autre chose.
WBC – Comment est née ta passion pour la mode ?
BM : Je n’ai pas le souvenir qu’elle soit née un jour en particulier. Ou alors elle était enfouie, puis elle a fait surface. Dans le fond, je pense qu’elle a toujours été là.
WBC – Pourquoi avoir choisi El Workshop pour t’installer ?
BM : El Workshop, c’est une coïncidence.
WBC – Qu’est ce que Bloody Marie ? Et d’où vient ce nom ?
BM : J’ai pris un peu de temps pour lire les différentes contes et mythes qui existaient autour de mon prénom: Marie Laure. Et je suis tombée à plusieurs reprises sur la légende de « Bloody Mary ». En effet, les références sont nombreuses: qu’elle fut pirate, sorcière, sainte, mortellement heurtée dans un accident de voiture, Mary Tudor, Queen Mary 1st, un cocktail…ou encore invoquée dans le film « Candyman » de Bernard Rose en prononçant: « Bloody Mary, I killed your baby » selon un certain rituel, le mystère sur cette femme reste complet. Bien sûr, ce sont aussi mes initiales et « Bloody » signifie à la fois le sacré et le sanglant, et c’est aussi cette idée de décalage qui m’a séduite. C’est ensuite que j’ai eu envie de le franciser en changeant l’orthographe du deuxième mot avec BLOODY MARIE.
WBC – Depuis quand as-tu commencé ton activité?
BM : J’expérimente des choses dans cet atelier depuis le mois de décembre.
WBC – Quelles sont tes inspirations?
BM : Les émotions. Ce qui me touche m’inspire.
WBC – Comment naissent tes créations ?
BM : Cela dépend de la qualité des émotions. Soit j’ai une idée précise en tête et je la réalise d’abord sur papier avec un patron, soit je n’en ai pas et je travaille directement avec la technique de moulage sur mannequin et en volume.
WBC – Suis-tu les tendances ?
BM : Je ne suis pas certaine que se soit très important. En réalité je pense avoir eu en amont de la collection automne-hiver 2013-2014 de la curiosité, en avoir encore, mais dans le concret je ne sais pas ce que j’en fais.
WBC – Qu’est ce que tu aimes dans la mode ?
BM : Je ne sais pas si j’aime la « Mode ». Ce que j’aime avant tout c’est la liberté, le singulier.
WBC – Quels sont les créateurs/artistes qui t’inspirent/que tu admires ?
BM : J’aime beaucoup le travail délicat de deux créatrices françaises: Eleonoreska et Little Bacon.
WBC – Quelles sont les pièces que tu aimes le plus réaliser ?
BM : Avec l’expérience de ces derniers mois, je constate que mes robes conviennent à des morphologies différentes et c’est plutôt satisfaisant de prendre le temps de les réaliser, d’en assembler les différents éléments, avant de les voir portées.
WBC – Tu travailles beaucoup les imprimés, sont-ils une source d’inspiration ?
BM : Les imprimés racontent une histoire. Utilisés à leurs juste valeur ils peuvent devenir de petits bijoux. D’une façon générale je les apprécie graphiques. Je prends plaisir à les utiliser soit par petites touches comme un empiècement sur une pièce importante, soit sur la totalité d’un vêtement à l’allure minimaliste comme les jupes VELVET par exemple. Mais aussi sur les accessoires, comme les nouvelles pochettes et les porte-monnaie eux aussi confectionnés dans de beaux velours imprimés.
WBC – Tu collabores aussi avec d’autres artistes pour certaines créations, comment choisis-tu ces partenariats et pourquoi ?
BM : Les collaborations naissent toujours d’une vraie rencontre, qu’elle soit coup de cœur ou associé dès le départ à une envie de partager. Ces partenariats permettent la création d’éléments d’autant plus précieux, puisqu’ils sont produits en série limitée lorsqu’ils ne sont pas des pièces uniques.
WBC – Quelles sont tes matières de prédilection ?
BM : Mes matières de prédilection, cela dépend. J’aime l’idée que le vêtement soit une seconde peau, je fais mes choix en fonction de cela. Je privilégie bien sûr la fabrication française et le confort plutôt que la matière en tant que tel.
Personne n’est sans savoir les conditions de travail de certains ouvriers du textile liées à la sous-traitance et aux bas salaires. La polémique liée à la sécurité dans l’Industrie textile suite à l’effondrement récente d’une usine au Bangladesh en est la preuve. Alors, pour proposer à mon niveau une consommation responsable, je sélectionne mes fournitures (lorsque je peux le contrôler car la difficulté est parfois là aussi) de façon à ce que leur fabrication soit française.
Dans ce sens, je customise aussi des chemises de l’Association de réinsertion « La Remise » qui se trouve à proximité de chez moi. Il y a une base de données hallucinante d’objets, de vêtements et d’accessoires déjà existants et abandonnés. J’aime cette idée de les réutiliser, de leur offrir une nouvelle histoire mais aussi de contribuer à ce type de structure et d’y apporter un peu de moi. C’est, je ne te le cache pas, une autre dimension que j’aimerai développer dans l’avenir avec ou sans Bloody Marie et qui me tient particulièrement à cœur.
WBC – Où sont confectionnées tes créations et par qui ?
BM : Les créations Bloody Marie sont confectionnées par mes soins dans un atelier du quartier Championnet à Grenoble, où je propose aussi une sélection de mes créations à la vente. La boutique est ouverte du mardi au samedi de 10h-12h à 14h-19h.
WBC – Où peut-on découvrir tes créations ?
BM : La première personne qui a eu envie de me faire confiance dans son point de vente et pour qui j’ai beaucoup de reconnaissance aujourd’hui est Sandy de Pas Sage Obligé. Je regrette profondément la fermeture de son concept store, car chacun le sait, rares sont les endroits où nous pouvons dénicher de tels trésors sur Grenoble. Mais je reste convaincue qu’elle nous prépare quelque chose de très beau pour la suite et c’est tout ce que je lui souhaite!
Aujourd’hui mes créations sont en vente dans la charmante boutique Greenky à Biarritz, au Rolling Shop Station dans le quartier du Marais à Paris ainsi que dans la boutique nomade intitulée Out There.
J’essaie aussi de développer la visibilité de Bloody Marie via le net et utilise divers réseaux sociaux comme le site de Bloody Marie, Facebook, Tumblr, Pinterest et plus récemment Etsy afin de faciliter la vente en directe de mes vêtements et accessoires sans contraintes géographiques.
WBC – Quelle est ton actualité ?
BM : En ce moment, mon esprit est occupé par une proposition de taille que j’ai accepté pour le printemps prochain… J’ai promis de garder le secret donc, en attendant : mystère et boule de gomme! Je recherche en parallèle toujours de la visibilité : nouveaux points de ventes, participation à des évènements de créateurs…
WBC – Quel est selon toi la pièce mode indispensable ?
BM : Le naturel
WBC – Quelle est la couleur que tu aimes le plus ?
BM : Le noir
WBC – Pour toi, le style c’est ?
BM : Avoir du style c’est avoir de l’élégance et Balzac le dit joliment : « L’élégance, c’est de paraître ce que l’on est ».
WBC – Quels sont tes blogs/sites préférés (mode ou autre) ?
BM : J’apprécie particulièrement en ce moment le projet de Todd Selby , qui donne à voir par ses clichés, l’intérieur de personnes créatives et qui fait pour moi inévitablement écho à W.B.C.
WBC – Un magazine à nous conseiller ?
BM : Citizen K
WBC – Quelle serait ta destination pour un week-end ? Pour la vie ?
BM : Pour un week-end, mes meilleurs souvenirs. Pour la vie, je ne sais pas.
WBC – Quelle est ta drogue légale favorite ?
BM : Le sommeil
WBC – Quels sont tes héroïnes ou héros favoris dans la fiction ? Et dans la vie réelle ?
BM : Dans la fiction, Fantômette, la justicière masquée m’a toujours fasciné. Dans la vie réelle, ma sœur.
WBC – Quel est ton livre de chevet ?
BM : « La lumière du monde » de Christian Bobin
WBC – Quelle chanson siffles-tu sous la douche ?
BM : « Imik simik » de Hindi Zahra
WBC – Quel est ton film culte ?
BM : Mon dernier film coup de cœur: « Electric children » de Rebecca Thomas
WBC – Un bon album à écouter en ce moment ?
BM : Je suis en pleine transition entre Christine and The Queens avec « Nuits 17 à 22 « et « Aventine « d’ Agnès Obel.
WBC – Quelle est la dernière expo que tu as vu ?
BM : L’exposition de photos d’Helene Katz, dont tu peux découvrir le travail sur son site ou encore son blog. C’est elle qui a fait les images de la nouvelle collection, visibles sur le site internet de Bloody Marie.
WBC – En quelle plante, arbre ou animal aimerais-tu te réincarner ?
BM : En loup
WBC – Quelle est ta madeleine de Proust ?
BM : La mélodie de ma boîte à bijoux.
Pour retrouver les créations Bloody Marie:
- Atelier : El workshop, 7 rue lieutenant Chanaron à Grenoble
- Site : bloodymarie.fr
- Facebook Bloody Marie
- Tumblr
- Etsy
Le détail des photos:
- Jupes : Modèles Velvet serpent et marbre Bloody Marie
- Chemise : H&M ancienne co
- Bijoux : Bague Shamaz Jewels – Bracelet Harpo – Bracelets Perso
- Tête de Phrénologie Urban Outfitters achétée pendant notre voyage à San Francisco
- Main de Chiromancie pour bijoux Urban Outfitters
Photos © Christophe Levet
English version: Today, we show you the works of Marie Laure, a French talented fashion designer. Through an interview, she explains us its brand Bloody Marie, its inspirations, its mode of creation and its relation to fashion… We take the opportunity to make some pictures of its lovely velvet skirts. We love their minimalist cuts and their beautiful patterns. The symmetric prints seems like Rorschach tests for us, perhaps because, we studied psychology at a time of our life. So it’s why we duplicate the picture and we chose a phrenology head. It’s a subject that inspires us and which will be discussed soon.
Meanwhile, you can visit her website, Facebook, Tumblr, Pinterest and Etsy.
Details on the pictures:
- Velvet skirts : Bloody Marie
- Shirt : H&M
- Ring : Shamaz Jewels – Bracelet : Harpo – Bracelets : Personal
- Phrenology Head buy during our trip in San Francisco : Urban Outfitters
- Astrological Jewelry Hand : Urban Outfitters
Photos © Christophe Levet
novembre 11, 2013, 4:15
sexy et glamour! merci wbc pour cette adresse
novembre 11, 2013, 6:06
Ravie que ces jolies créations vous plaisent! 🙂