Islande 3 : Kerlingarfjöll – Les montagnes des sorcières

Le vent a soufflé toute la nuit dans les montagnes de Kerlingarfjöll. S’infiltrant entre les lattes de bois et sifflant sur son passage. Faisant grincer le toit et claquer les portes.

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La nuit a été courte au Kerlingarfjöll Mountain Resort. On file se doucher ! Dans le refuge, les douches sont collectives ! Bon, on mélange pas les filles et les garçons hein ! Il y a quand même deux salles d’eau séparées. Par chance, ce matin on est tous seuls ! Certains sont partis à l’aube faire une rando, les autres dorment encore ! Pour les plus pudiques (comment ça vous n’aimez pas vous mettre à poil devant des inconnus !), pensez à prendre votre maillot de bain. Tous les campings n’ont pas des douches collectives mais ça peut arriver. D’autant que les paysages islandais regorgent de sources d’eaux chaudes naturelles, ce serait dommage de ne pas en profiter.

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Rien de tel qu’un bon petit déjeuner pour reprendre des forces !

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Un dernier coup d’œil au chalet-refuge et c’est parti ! Une longue journée nous attend. Ce soir nous serons à Landmannalaugar pour découvrir d’autres merveilleux paysages volcaniques.

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Pour l’heure, direction les Highlands, à la découverte des « montagnes des sorcières« . Ces hautes terres d’Islande, accessibles uniquement aux véhicules 4×4 sont moins touristiques que le célèbre Cercle d’Or. Nous continuons, sur quelques kilomètres, la piste F347 qui passe au dessus du camp et par laquelle nous sommes arrivés la veille.

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Le temps est confus ce matin ! Il semble indécis mais ces hésitations nous font profiter des chaleureux rayons du soleil.

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Cet astre capricieux, illumine par instant ces merveilleuses contrées pour révéler toute la beauté de ces fantastiques paysages.

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Les panoramas sur la vallée sont à couper le souffle mais plus loin, vers les sommets, la brume a envahit les cieux.

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La piste sillonne de petits monts rocailleux recouverts de névés. Une rivière serpente dans les gorges.

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Arrivés au parking, le brouillard recouvre le paysage en quelques instants. Un vent, polaire, souffle de plus en plus fort. Il fait un froid glacial.

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L’accès au site géothermique se fait par le sommet d’une crête. Avec la brume, pendant un court moment, on ne distingue pas ce qu’il y a devant nous. Le vent qui souffle semble nous faire perdre l’équilibre et le vide nous attire à lui. Le vertige ne dure que quelques secondes mais il suffit à créer un sentiment de panique. Soudain, on l’aperçoit ! Un escalier, assez raide et creusé dans la terre, descend jusqu’au cœur de la zone.

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Apparemment, les sorcières ne sont plus très loin.

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Il fait plus chaud dans les entrailles de la terre !

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Partout, la roche fume ! Des vapeurs d’eaux soufrées s’échappent de toutes parts.

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Bleu, vert, rouille, ocre…les sols se colorent de teintes merveilleuses.

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Les eaux, comme les mares de boue, bouillonnent telles des marmites.

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On est émerveillés par toutes ces teintes, ces fumeroles et ces solfatares

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Quand elles sont ensoleillées, les montagnes de Kerlingarfjöll sont un des plus beaux sites d’Islande. Au diable la lumière ! Elles ont choisi de nous montrer leur côté sombre !

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Inquiétantes, ténébreuses, mystiques…elles gardent leurs mystères.

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Aujourd’hui, elles ne lèveront pas le voile sur toute leur beauté.

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Il y a de l’électricité dans l’air ce jour là ! Pourtant, malgré l’atmosphère menaçante qui règne en ces lieux, il souffle sur ces montagnes un vent de magie !

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On s’est promené deux bonnes heures sur ces terres volcaniques en empruntant le sentier n°7. Ca monte, ça descend, raide parfois ! De crêtes en crêtes, on a pu observer les collines de rhyolite. Cette roche volcanique se teinte de rouille, d’ocre, de rouge, de jaune, de vert… Elle fume, elle chuinte, elle bouillonne… Et elle contraste merveilleusement avec les nombreux névés encore présents.

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On a joué les équilibristes au dessus des crêtes et des petits ponts de bois surplombants les rivières d’eaux chaudes.

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Mais le sentier finit par disparaître face à un immense névé. La brume recouvre les sommets et nous ne trouvons plus le chemin. On est rejoint par un couple que nous avions rencontré la veille lors de notre randonnée nocturne en plein jour (oui, le soleil ne se couche quasiment pas à cette période de l’année !). On discute, on observe, on cherche…même leur GPS ne semble pas trouver sa route ! Par sécurité, après de longues minutes d’hésitations, déçus de ne pas pouvoir aller plus loin, nous faisons demi-tour. Sur le chemin du retour, nous rencontrons d’autres groupes de randonneurs et un guide. Tous feront marche arrière ! Décidément, les sorcières ne veulent pas de nous aujourd’hui !

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On passera encore un moment à examiner les couleurs, les textures…à les photographier…à s’imprégner du lieu !

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Mais nous avons encore beaucoup de route avant d’arriver à Landmannalaugar. Et nous le découvrirons plus tard à nos dépens, bien plus encore que ce que nous pensons !

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Nous reprenons la piste F347 en sens inverse ! Les paysages sont toujours aussi beaux.

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Nous repassons devant le campement.

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Et admirons à nouveau la belle cascade de Gýgjarfoss.

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Nous croisons d’autres voyageurs très équipés ! A côté de leur camion, notre 4×4 Suzuki à l’air d’une voiture pour Polly Pocket !

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On restera là encore un long moment à contempler la force de ces eaux

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…les monts enneigés, les champs de lave et les terres désertiques, lunaires.

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A l’intersection entre la piste F347 et la piste du Kjölur (F35), nous rencontrons deux courageux français partis à pied pour trois mois de découvertes en terres islandaises. Quelle chance !

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Avec un peu de patience, sur le chemin, un Pluvier doré se laisse photographier.

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La route caillouteuse serpente sur ces landes de terres arides.

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Plus loin, on aperçoit une langue glacière de Langjökull qui signifie « Long glacier » en français.

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Avec ces 950 km², c’est le deuxième plus gros glacier d’Islande. Bien après le Vatnajökull, monstre de glace de près de 8300 km². Contrairement à la plupart des autres glaciers dans le monde, le Langjökull continue de progresser.

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Un coin de ciel bleu nous fait de l’œil ! Décidément, le soleil nous nargue !

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Il y a les courageux à pied, plus rares, mais il y a aussi les courageux à vélo, plus nombreux ! Entre le froid, la pluie, le vent et l’état des pistes, il faut vraiment avoir envie de se mesurer aux forces de la nature !

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Cette nature si rude et pourtant si belle au milieu de laquelle l’immensité procure un sentiment de liberté.

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Comme ces chevaux islandais qui parcourent ces étendues sauvages, on se sent vivre en Islande !

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Nous quittons à regret la piste pour retrouver la route goudronnée. Comme un retour à la civilisation nous irons découvrir, dans le Cercle d’Or, la très touristique chute d’eau de Gulfoss que nous n’avions pas pu voir la veille en raison du mauvais temps. Puis, nous emprunterons à nouveau les pistes rocailleuses du sud de l’Islande pour se rendre à Landmannalaugar, non sans beaucoup de difficultés ! La suite de cette longue, très longue journée de road trip dans un prochain épisode !

Photos © Christophe Levet

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English version: Because of the strong wind, which made noise in the roof of the chalet, we have spent a short night at the Kerlingarfjöll Mountain Resort! We woke up early and we went to take a shower. There are collective showers in the refuge. So, if you’re chaste, don’t forget your swimsuit! There isn’t communal showers in all campsites but it’s happens! And, there is a lot of hot springs in Iceland, it would be a shame not to take advantage!

After a good breakfast, we hit the road to go over the top of the campsite, at few kilometers, see the « Mountains of the witches« . On the F-road 347, the landscape are amazing! The sun shining but not for a long time. When we arrive at the parking, above the geothermal area, the fog cover the panorama. We walk on a crest, it’s cold, the wind is strong and we are afraid to go down because during few seconds, we see nothing! But behind the mist, we see a steep stair which go down in the area.

Below, it’s more hot! Everywhere, the ground smokes. The vapors of the hot waters escape from the earth. The waters and the puddles of mud are boiling. Blue, yellow, ochre, rust, green, red…the ground is colored by a lot of shades. It’s so beautiful! We are amazed by all these colors, these fumaroles and these solfataras.

When they are sunny, the mountains of Kerlingarfjöll are one of the most beautiful places in Iceland. Today, they chose to show us only their dark side! With this mist, the mountains seems mystical and mysterious. It’s magic! 

We walked two hours on these volcanic soils by taking the trail n°7. It goes up, it goes down! Crest after crest, we observe the hills of rhyolite. This volcanic rock is tinged with rust, ocher, red, yellow, green … It smokes, it hisses, it boils … And it contrasts beautifully with the many snowfields.

But the trail disappears under a huge snowfield. The mist covers the mountains and we don’t find the way. We are joined by a couple we had met the day before during our midnight walk. Even their GPS don’t find the way! For safety reasons, we turn around. On the way back, we met other groups of hikers with a guide, they’ll return also! Decidedly, the witches don’t want us today!

On the back road, we see again the beautiful waterfall Gýgjarfoss, a beautiful bird (the Golden Plover) and some horses. We meet a French couple. They visit Iceland by foot during three months. We see also cyclists on the F-roads. It takes courage to face to the forces of Icelandic nature! The roads, the weather…all is hard! But in these giant wilderness, we feel alive!

We observed the giant Langjökull. With these 950 square kilometers, it’s the second largest glacier in Iceland after the Vatnajökull (an ice monster of nearly 8300 km ²). 

It’s late, we still have a long way. This evening we must be at Landmannalaugar, another beautiful place in Iceland. Coming soon!


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