Islande 4 : Landmannalaugar

Pour cette quatrième journée sur le sol islandais, nous partons à la découverte de Landmannalaugar, une réserve naturelle du sud de l’Islande située près du volcan Hekla.

Ceux qui suivent nos aventures savent que la veille nous avions dû faire demi-tour pour éviter un immense gué sur l’une des pistes qui mène à Landmannalaugar. Ce qui nous avait valu plusieurs heures de routes supplémentaires avant d’arriver sur le site tard dans la nuit par la F208.

Fatigués, nous avions finalement capitulé devant les deux derniers gués non loin du camping. Méfiez-vous des apparences, ils sont plus profonds qu’il n’y parait ! Surtout le deuxième ! On avait donc fini à pied !

Au réveil ce matin là, le temps est maussade. On a même droit à quelques gouttes de pluie, un beau brouillard sur les sommets et il ne fait pas très chaud ! Malgré tout le panorama est exceptionnel. Le camping est installé au pied d’un champ de lave au cœur d’un cirque naturel.

Le sol est rocailleux et une masse ne sera pas de trop pour planter vos sardines. Si, comme nous, vous ne voulez pas surcharger vos valises avec un marteau (comment ça vous n’avez pas envie de trimballer votre trousse à outils ?!), les grosses pierres disséminées sur le terrain feront l’affaire. Bien que, ce ne sera pas de tout repos ! Assurer le maintien de la tente avec de gros cailloux, le vent peut souffler très fort par ici. Malgré tout avec de bons duvets de montagne et des petits matelas auto-gonflants de randonnée, on a très bien dormi ! Elle est pas belle notre petite tente Quechua plantée à la va-vite à 2h du mat ! D’ailleurs, un petit conseil en passant, si vous arrivez tard et que l’accueil du camping est déjà fermé, vous pouvez vous installer sur le site et payer le lendemain. En Islande, les emplacements sont libres sur les campings et le staff passe tôt le matin vérifier les arrivées.

Le camp est bordé de sources d’eaux chaudes naturelles dans lesquelles il est possible de se baigner. Dans la rivière attenante, de jolis oiseaux aquatiques, des Phalaropes à bec étroit, naviguent sur les flots.

Landmannalaugar est l’un des plus beaux sites volcaniques d’Islande où l’on peut faire de belles et grandes randonnées. Petites balades au cœur des champs de lave ou treks de plusieurs jours, les marcheurs de tout poil auront le choix.

De notre côté, après avoir abandonné notre idée de rando vers les sommets du volcan Bláhnúkur pour cause de brouillard épais. Grrrr ! On a choisi, un peu pressé par le temps de toute façon, une promenade d’une heure dans l’immense champ de lave derrière le camping. Nous observerons ce « pic bleu » (littéralement en français) d’un peu plus loin !

Mais comme à notre habitude, happés par la beauté des paysages, on a voulu en voir plus. A chaque petite montée, après chaque virage ou derrière chaque gros rocher, notre leitmotiv de toujours l’a emporté : « maintenant qu’on est là… ».

On s’est laissé porter par la magie du lieu qui nous a mené jusqu’au sommet du Brennisfeinsalda. Et l’heure de randonnée s’est transformée en 3h de marche active. Bien qu’on aurait voulu aller voir encore plus loin derrière ces montagnes merveilleuses, découvrir tous les splendides trésors de la nature, nourrir notre esprit de ces parfaits instants d’évasion et absorber à tout jamais toute la grandeur du lieu, sa force et sa magnificence ! Pour être en paix, en harmonie avec ce monde si vaste qui nous entoure. On aurait voulu rester là bas pour toujours. Enfin dans l’idée hein, parce qu’en réalité, vu le climat, on ferait pas de vieux os. Les pieds nus c’est sympa au soleil mais le hippie en Islande, il fait pas long feu !

Sur le chemin, les plaines verdoyantes recouvertes d’herbes, de mousses et de lichens contrastent avec les roches volcaniques noires.

La terre se teinte de sublimes couleurs. Le noir de la lave, le rouge du fer, l’ocre du soufre, le vert et même le bleu… colorent le paysage. Comme à Artist’s Drive dans la Death Valley, un peintre inspiré semble être passé dans ces contrées.

On en prend plein les yeux !

Les couleurs, les textures, les reliefs s’emparent de notre imagination. Et on se plaît à rêver d’un monde féérique. En parcourant cette nature sauvage, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi les islandais aiment les légendes du « peuple caché ». Pour un peu on croirait apercevoir des elfes dans les fourrés !

Les névés encore très présents sur les sommets, dessinent de leur délicate blancheur des sillons dans les cendres volcaniques.

Un peu plus loin sur les sommets, on prend conscience de l’immensité du champs de lave, Laugahraun de son petit nom, qui s’étend à perte de vue sous nos yeux ébahis.

Un lac d’un bleu turquoise apparait entre les monts colorés ! Le spectacle n’en fini pas de nous surprendre. Partout où notre regard se pose on est subjugué !

Comme si ça ne suffisait pas, la montagne fume de toute part. Au pied du volcan Brennisfeinsalda, qui signifie « onde soufrée » en français, comme à Kerlingrafjöll et Seltún, les solfatares crachent leurs vapeurs d’eau.

Une ambiance mystique qui n’est pas pour nous déplaire !

On passe de longues minutes à photographier et filmer ses étendues sauvages. On imagine les merveilleux shooting qu’on pourrait réaliser au milieu de ces incroyables décors.

Puis parfois, on se contente de regarder pour imprimer à jamais ces cartes postales. Les avoir à l’esprit pour que, de temps en temps, elles nous donnent la bouffée d’air frais dont on a besoin !

Comment ces paysages abruptes, si hostiles peuvent-ils nous bercer de leur douceur ?!

Malgré le froid, le vent et la rudesse de ces paysages à couper le souffle, on se sent vivre !

Même si leur beauté semble impalpable…

…irréelle.

Bien qu’on ait passé peu de temps sur le site, qu’on ait vu qu’une infime partie de ce parc naturel et que le soleil nous ait fait faux bon une fois de plus ! Maudit soit-il ! La lumière comme partout en Islande reste exceptionnelle.

Si vous souhaitez visiter Landmannalaugar, on vous conseille de prendre le temps de découvrir le site.

Il serait dommage de passer à côté d’autant de beauté !

Photos © Christophe Levet

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